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Le Blog de Jonathan Fanara

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Le Plus : "The Man from Earth" / Le Moins : "Antichrist" (#6)

Publié par Jonathan Fanara sur 31 Mars 2013, 09:18am

Catégories : #Cinéma

Le Plus/Le Moins est une chronique cinématographique hebdomadaire. Vous y découvrirez, toujours avec concision, le meilleur et le pire de mes (re)découvertes.

 

 

Et cette semaine…

 

Le Plus : The Man from Earth (2007). Au-delà de la « simple » musculation de méninges, The Man from Earth rappelle d’abord aux cinéphiles désenchantés que les producteurs, en dépit d’une toute-puissance jalousement défendue, n’auront jamais raison de ce cinéma iconoclaste qui refuse les sentiers battus, qui demeure capable d’épouser la réflexion pure et d’en faire son axe central. Si le terrain de jeu de Richard Schenkman se limite ici à l’essentiel – de la science-fiction minimaliste à huis clos –, le réalisateur démontre en revanche avec brio qu’il y règne en maître. Esthétiquement modeste, ce long métrage sorti de nulle part, guidé par la règle des trois unités, repose exclusivement sur une idée casse-gueule, mais à tout le moins admirablement exploitée. Pourtant, les raisons de douter étaient légion : un pilote inconnu, des mécaniciens de troisième rang, un circuit aux contours mal définis et des virages propres aux dérapages incontrôlés. Sans compter que le scénario a sans doute fait froncer plus d’un sourcil. Le cinéaste met en scène un professeur sur le départ qui révèle à ses collègues qu’il a traversé les époques, arborant pas moins de 14 000 ans au compteur. Tout au long du film, il cherchera à les convaincre de sa sincérité, alors que leur expertise respective devrait logiquement leur permettre de déceler la moindre incohérence dans son discours. Un pitch apparemment simpliste. Mais, à mesure que se déroule le récit, de multiples ramifications se font jour et Richard Schenkman s’aventure dans des voies tant inattendues que jubilatoires. Jamais cousu de fil blanc, The Man from Earth revisite l’Histoire, sème les pistes de réflexion et pose un regard pertinent sur les comportements humains. À la fois linéaire et interdisciplinaire, cet authentique trésor enfoui rebondit, toujours avec superbe, sur les révélations de John Oldman, un héros au patronyme pas tout à fait anodin. Les parcelles historiques narrées s’agencent parfaitement et finissent par s’apparenter aux pièces d’un puzzle complexe, revu et corrigé par l’auteur et scénariste Jerome Bixby, bigrement inspiré pour le coup. Au final, on applaudit des deux mains devant ce conte surréaliste qu’aucun protagoniste ne parviendra jamais à réfuter. (9/10)

 

Le Moins : Antichrist (2009). Lars von Trier est un type complexe. Un cinéaste de génie doublé d’un provocateur sulfureux. Antichrist, son inclassable thriller érotico-horrifique, donne à voir ces deux facettes indissociables, mariant notamment une construction plastique enchanteresse à la répugnance la plus absolue. Les premières minutes du film ont tout de l’exercice de style et s’avèrent parfaitement maîtrisées par le réalisateur danois, qui convie à la fois une photographie mirifique et un cadrage tatillon, le tout épaulé par des ralentis opportuns. Le hic, c’est que sa locomotive déraille ensuite à tout-va. Se servant de la psychologie comme d’un paravent, Lars von Trier s’adonne à tous les excès, laissant son œuvre sombrer dans des scènes sexuelles aussi explicites qu’absurdes, parasitées qui plus est par d’illusoires transgressions de genres. La femme, tour à tour castratrice, dérangée et mesquine, se voit renvoyée à quelques clichés réducteurs, tandis que les vilenies du couple (pourtant convaincant) Charlotte Gainsbourg-Willem Dafoe laissent franchement perplexe. Pire : Antichrist peine rapidement à invoquer l’alibi de l’histoire d’amour à reconstruire et dérive jusqu’à épouser les traits d’une créature hybride qui manque assurément de suite dans les idées. À mille lieues du sublime Melancholia, il finit par se noyer dans un océan d’horreur grotesque, hypertrophiée et malvenue. Sadisme, cruauté et vulgarité aboient alors à qui mieux mieux, tandis que la tension obscure promise prend la forme d’une terreur vaine. Fâcheux sur toute la ligne. (4/10)

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Well both these movies Man from the earth and Anti-Christ was too good a different visualization from the makers. A fresh start to such a franchise. When one was about a mystery other was focused on lust and love. Anti Christ is not for the weak hearted whereas Man of the Earth is.
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